Les premières expériences du radar Over-The-Horizon-Radar ou OTH (voir explications plus loin), de l’Union soviétique datent de la fin des années 1950.
Au début des années 1970, les premiers radars Duga sont apparus (Duga en russe se traduit par Arc).
Les autres Duga-1 et Duga-2 ont été construits près de Nikolaeyev en Ukraine. Tous deux étaient des prototypes.
Le Duga-2 était un ensemble opérationnel énorme qui comprenait plus de 300 émetteurs, avec :
- une antenne d’émission de 210 mètres de large et 85 mètres de haut
- et une antenne de réception de 300 mètres de large et 135 mètres de haut
Des informations du C-2 Tchernobyl-2, commandant de la station en 2001 :
M. Vladimir Musiyets, l’ancien commandant supervisant la catastrophe de Tchernobyl 2 (C-2) Station OTH, a déclaré dans un entretien dans plusieurs magazines (Fakti, Kurier Trud) que son travail a commencé à l’automne 1976, : « quelques mois avant, la station a été connecté au réseau radar EW ». Son travail a pris fin en Août 1988, lorsque le projet a été fermé.
« L’objectif était de suivre les lancements de missiles balistiques intercontinentaux américains ».
La centrale nucléaire de Tchernobyl après la catastrophe :
Le matin de la catastrophe de la centrale nucléaire à 11 heures, Musiyets expert chimiste et le Major Olga Shevchenko, avaient reçu l’ordre d’aller à la station OTHR à 9,7 km du réacteur.
Ils ont rapportés que la cause de l’accident était que les systèmes de circulation d’air avaient été bloqués, les ordinateurs et les autres appareils électroniques avaient étés détruits.
Cela eu comme conséquence l’arrêt du C-2 « Tchernobyl-2 ». La majorité des experts estiment que l’ensemble du projet Pivert soviétique était déjà à l’arrêt avant la catastrophe. Presque personne ne croit que tout rayonnement ou toute tension ou pointes de courant du réacteur nucléaire cassé, auraient détruit les appareils soviétiques de l’époque.
L’antenne Duga-3 :
Cette antenne dipolaire à rideau, ou tout simplement un « rideau », est l’antenne HF directionnelle la plus couramment utilisée dans la radiodiffusion. Ce sont des dipôles large bande qui sont placés les uns sur les autres. Le principal type est un HRS (ou SGD en russe) 4/4/1 composé de 4 rangées horizontales et 4 rangées verticales de dipôles. Le réflecteur est un écran passif apériodique en fils. Le fil utilisé est du Alumoweld (un noyau d’acier, revêtu d’aluminium), peut-être un peu plus mince que les fils utilisés ailleurs. Dans les lignes de transmission le choix était entre une ligne d’alimentation ouverte en fil (sauf pour le 963 kHz) ou alors un câble coaxial de 250 mm de diamètre. |
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Cela présente le plus grand rideau du monde Radioamateur (à l’époque). C’est un total de 72 dipôles d’un gain maximum de 30.6dBi et une largeur de faisceau horizontal de 7 degrés. En théorie, une antenne est considérée comme «large bande» si le rapport de sa fréquence de fonctionnement inférieur et supérieur, est supérieur à 1,5 : 1. La construction d’une antenne rideau moderne avec un taux de fréquence de 2 : 1 est construite de sorte qu’il n’y a pas de formation d’étincelle dans ses innombrables attaches quand d’énormes puissances d’émission sont utilisés. C’est tout à fait une forme d’art. |
Les plus grandes antennes HF directionnelles dans le monde :
- La première antenne du radar « Tchernobyl-2 » HF OTH fait 150 m de haut et 500 m de longueur. La hauteur de la deuxième antenne est de 90 m.
La construction qui tient toujours debout est un chef-d’œuvre du génie mécanique. Selon une estimation, qui semble fiable, le poids total serait de 14 000 tonnes.
Ce qui ressemble à un mur à distance est en fait de près un maillage d’acier. Son coût total à l’époque étais de l’ordre de 600 millions de roubles. - HRS 4/4/1 l’Antenne Dipole Rideau, est l’une des antennes les plus courantes en HF directionnels en matière de radiodiffusion.
De nombreux rideaux de dipôles sont également utilisés dans le site HF-Pori Preiviiki. En comparaison, la HRS 4/4 est 4,5 fois plus petit que le HRS 12/6.
HRS 06.12 / 0,5 «La plus grande au monde », est une antenne directionnelle de radiodiffusion à ondes décamétriques. Elle a été utilisée sur le site VOA Delano, en Californie et construite par TCI en 1987. L’anternne de VOA Delano est construite avec 28 haubans dont les positions ont été calculés avec le logitiel NEC. Aucun isolants n’a été utilisé pour les fils pour des raisons mécaniques. Les éléments des dipôles sont constitués de 6 fils. Un rideau de dipôles est constitué d’éléments plus petits qui peuvent être utilisés dans des combinaisons plus ou moins directives. |
Nuisances et problèmes :
La frustration avec ce Pic-vert russe était profonde, il interfèrait régulièrement non seulement avec les communications commerciales et amateurs, mais également avec les stations de radiodiffusion internationales. Dans un accès de techno-patriotisme, certains chercheurs radioamateurs ont alors essayés de nettoyer les ondes du Pic-vert Russe par l’envoi d’un signal de brouillage. Leur effort collectif a été surnommé le « Russian Woodpecker Hunting Club ». Il a même donné naissance à de nombreuses légendes, par exemple que cela pouvait affecter la psyché de personnes à une distance de plusieurs milliers de kilomètres ! |
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Au départ, l’unité émetrice du radar, souvent appelé le «Tchernobyl-2″, Duga-3, Woodpecker, Pic-Vert, a travaillé sur des fréquences comprises entre 3,26 et 17,54 MHz. Initialement, le Duga-2 brouillait les fréquences réservées aux communications des avions, de sorte qu’il a dû modifier ses fréquences. |
Tchernobyl-2 :
Il a fait partie des Forces de défense antimissile et de l’espace (PRO) et a été créé dans le seul but de fournir une alerte précoce à des attaques de missiles nucléaires contre l’Union soviétique, dans les deux à trois minutes du lancement du missile (le temps de vol des missiles entre les États-Unis et l’URSS est de 25 à 30 minutes).
Il y avait 3 stations de radiolocalisation « over-the-horizon » (OTH) sur le territoire de l’URSS, elles se nommaient : OHRLS « Duga-3 », « OHRLS « Duga-2 » et OHRLS « Duga-1 ».
L’émetteur de radio à ondes courtes du Radar « Duga-3 OTH« diffusait des impulsions radar puissantes qui se propageaient à travers l’Europe du Nord, le Groenland et l’Amérique du Nord à des milliers de kilomètres
et le récepteur Duga-3, sans doute la plus grande antenne radar dans le monde et situé à 60 km du récepteur, récupèrait et analysait avec des ordinateurs puissants les informations.
Ce radar détectait la création d’effets atmosphériques des échappements en panache d’un lancement massif de missiles.
En 1988, la Federal Communications Commission (FCC, agence américaine chargée de la régulation des télécommunications) dirigea une étude sur le signal du pic-vert. L’analyse des résultats montra une période entre deux impulsions de 90 ms, un spectre de fréquence allant de 7 à 19 MHz, une bande passante de 0,02 à 0,8 MHz et un temps habituel de transmission de 7 minutes.
- Le signal présentait trois taux de répétition : 10 Hz, 16 Hz et 20 Hz.
- Le taux le plus fréquent était 10 Hz, les taux de 16 Hz et 20 Hz restant assez rares.
- La bande passante la plus courante était de 40 kHz.
La suite de l’article est à lire sur le site de ON5VL Souvenez-vous du Pic-vert russe, Duga-3